Zones humides

ZONES HUMIDES DE VUILLECIN

Ces lieux remarquables ont une histoire assez originale dans nos montagnes au sous-sol calcaire .
Cela remonte à l’époque il y a des dizaines de milliers d’années ,quand la planète était soumise à des périodes de glaciations successives ,et des glaciers recouvraient notre secteur .
La dernière extension des glaciers dite «  Wûrmienne «  se termina il y a environ 10 000 ans .
Elle a laissé dans le haut Doubs une profonde empreinte sous forme de dépôts morainiques et de paysages très particuliers.
L’eau de fonte du glaciers de Pontarlier entrainant sables et galets les étalait en un vaste cône très aplati.
La fonte des glaciers amorcée il y a 20 000 ans environ a laissé des accumulations morainiques de sédiments qui ont modifié l’écoulement des eaux.
Les sédiments accumulés ont laissé des dépressions remplies d’eau issues de cette fonte, ces dépressions ont évolué progressivement à partir de -10 000 ans en tourbières ,zones humides qui constituent la richesse naturelle du bassin du Drugeon.

Les matériaux de ce cône ( exploités au Pont rouge et Moray par le passé ) sont d’une telle dimension que la rivière du Drugeon ne peut déplacer les plus volumineux .

Le Drugeon incapable de couper au droit contourne la base de ce cône depuis Houtaud et effectue un formidable détour avant de se jeter dans le Doubs à Touvent.

C’est à la difficulté à creuser son lit dans des matériaux trop grossiers que l’on doit les nombreux marais dans la vallée du Drugeon.

On a remarqué que les habitants ont tiré bénéfice très tôt des eaux du Drugeon et de ses zones humides .

Les tourbières sont une source d’eau ,de pâturages et permet la création d’étang pour la pêche.
La tourbe qui était encore exploitée pendant la seconde guerre mondiale sur Vuillecin est une énergie utilisée pour le chauffage domestique .( les villageois découpaient des briques de tourbes ,les faisaient sécher et les disposaient le soir dans la cheminée ,pour maintenir le feu durant la nuit.

Des moulins se  sont construits au fil du temps sur le secteur de Vuillecin.

A Vuillecin il y avait 2 moulins que l’on retrouvent dans certains documents d’archives ,

Entre la fin des années 50 et le début des années 70, la vallée du Drugeon connaît de lourds travaux d’aménagement hydraulique. Les marais et les tourbières sont asséchés ( il y avait déjà eu une campagne d’assèchement des marais au milieu  du 19 ème siècle à Vuillecin ) par la rectification et le curage du Drugeon et de ses affluents et les parcelles riveraines sont drainées. Ces modifications du milieu ont conduit à une érosion forte de la qualité biologique du cours d’eau

Comme un très grand nombre de cours d’eau, le Drugeon a été rectifié et rééquilibré drastiquement, dans le but de gagner des terres agricoles. Ces travaux ont conduit à une perte d’environ 10 km de linéaire entraînant une réduction forte de la richesse biologique, des milieux aquatiques et des zones humides de la vallée au détriment de la rivière elle-même ;les méandres du Drugeon qui offraient un petit coin de paradis pour les pécheurs avec ces ilots qui selon les dire des villageois n’ avaient pas d’égal par sa beauté sauvage ont été supprimé pour laisser place à une rivière rectiligne perdant beaucoup de son charme.

A Vuillecin notamment il existait un espace naturel entre le canal ( qui prenait naissance entre Vuillecin et Dommartin et alimentait le moulin de Vuillecin )

Cet espace marécageux très fréquemment inondé et truffé de joncs était un paradis pour tous les oiseaux aquatiques qui trouvaient en ce lieu un paradis où personne ne pouvait venir les déranger.

Frédéric  et Claude DELGRANDI (AVPEC VUILLECIN ).
lettre du drugeon –M Dreyfuss ( article notre pays il y a 10.000 ans )
archives départementales –archives DELGRANDI F-C